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Le métier de Corailleur




Qu’est-ce que le corail rouge et le métier de corailleur

Le métier de Corailleur
Le corail rouge méditerranéen (Corallium rubrum) est un invertébré marin, à squelette externe minéral. Il pousse très lentement, souvent 0,8 à 1 mm par an, ce qui le rend précieux et fragile.
On le pêche à grande profondeur (souvent au-delà de 50 mètres, parfois 70-120 mètres, voire davantage) pour préserver les zones peu profondes et permettre aux plongeurs amateurs de voir le corail sans le déranger.
Le corail rouge de Corse est dit « noble », avec une couleur caractéristique (rouge sang, très intense), et longtemps il a été très recherché en joaillerie. 
 

Histoire & tradition

Le métier de Corailleur
Le métier est ancien en Méditerranée, avec des techniques différentes au fil des siècles. Des méthodes plus anciennes utilisaient des filets, des manœuvres de surface pour arracher le corail, etc.
Ces techniques historiques sont maintenant interdites ou très encadrées en Corse, on a une tradition forte du « corail rouge », tant pour son usage ornemental, artisanal, joaillier que pour sa valeur symbolique. 

Techniques de prélèvement

Le corailleur rechercher le site sur son bateau, repéré grâce à un sondeur qui identifie les cassures du plateau continental, notamment les anfractuosités et les grottes, qui sont des emplacements recherchés. 

Une fois le rocher détecté et balisé par la sonde, il plonge avec deux bouteilles d'air comprimé de 18 litres, gonflées à haute pression.

La remontée se fait par palier et la décompression s'effectue relier au bateau à l'oxygène pur. Le corail est ensuite nettoyé de toutes ses impuretés et séché pour être par la suite vendu à des acheteurs spécialisés.

Historiquement, des outils comme le "crochet à corail" ou la "croix de Saint-André" étaient utilisés pour arracher les branches de corail des rochers sous-marin.

De nos jours le prélèvement est effectué à l'aide d'une marteline, lorsque la roche est poreuse de corail, il est détaché délicatement.  

 

Réglementation & contraintes

Il y a très peu de corailleurs autorisés en Corse seulement 6 corailleurs en 2025 (avec arrêtés préfectoraux) sont autorisés à exercer la pêche du corail de façon professionnelle.

Il est interdit de collecter des coraux dont la base de la colonie mesure moins de 7mm de diamètre. La récolte est plus sélective et respectueuse de l'environnement, dans le but de préserver cette ressource naturelle fragile.

L’activité est strictement encadrée : profondeur minimale de prélèvement, quotas, zones autorisées, déclarations de capture, suivi administratif. Les périodes de pêche sont limitées (souvent de printemps à automne, selon les conditions météorologiques) car la mer doit être assez calme pour garantir la sécurité.

Aspects techniques & dangers

Le corailleur doit être plongeur professionnel, scaphandrier, avec une formation pour la plongée profonde.

On utilise des combinaisons, bouteilles d’air, parfois des mélanges gazeux. • Les plongées sont longues, la remontée se fait avec paliers de décompression pour éviter l’accident de décompression.

Les conditions de plongée profondes (température très basse, obscurité, pression, équipements lourds) rendent le travail très exigeant.

Le métier est dangereux : risques liés à la pression, au froid, à la fatigue, aux incidents de plongée, etc.

Économique & artisanal

Le corail rouge de Corse est considéré comme un matériau de luxe. Il est utilisé pour la joaillerie, la bijouterie, parfois pour des sculptures ou objets décoratifs. Le prix dépend de la qualité, de la teinte, de la pureté, de la taille du morceau, etc.

Des boutiques comme La Boutique du Corailleur à Bonifacio servent à la fois de point de vente de corail brut et de créations bijoux

Enjeux, menaces et perspectives

Rareté / épuisement : parce que le corail pousse très lentement, il est vulnérable à la surpêche, aux prélèvements non respectueux, aux changements environnementaux.

Protection de l’espèce et de son habitat : la réglementation est précisément pour limiter l’impact, protéger les fonds marins, préserver les colonies. Tout non-respect peut mettre en danger les populations locales de corail.

Difficulté de transmission : le métier est rarissime, les corailleurs autorisés sont peu nombreux, ce qui rend la transmission du savoir-faire difficile.

Valorisation / artisans : il y a des tentatives de mieux valoriser le corail corse (qualité, provenance, savoir-faire) pour justifier des prix, préserver la filière artisanale, en limiter les abus. Par exemple, souhait d’Indication Géographique Protégée (IGP) pour le corail de Corse.